Canaries (Fuerteventura) 2010

 

Quelques remarques sur l’île

Décalage horaire : une heure en moins par rapport à la France.

Spécificités de l’île : Politiquement, Fuerteventura fait partie de l’Europe mais son climat, sa végétation et une partie de sa faune en font plutôt un pays africain.  C’est une île montagneuse fort peu arrosée, peuplée surtout dans le sud et l’est. Les plus beaux paysages se situent sur la côte ouest, peu accessible, et dans le centre.  Nous avons séjourné dans l’île du 27 février au 6 mars 2010 et les températures étaient très agréables, allant de 13 à 23°C.  S’il y a eu du vent, il n’a jamais été violent, sauf en altitude.  L’île est assez rocheuse mais il y a aussi de belles plages de sable jaune, surtout dans le sud.  Comme elle a été formée par des volcans, on y trouve de nombreux sites appelés Malpaís couverts de lave de type a’a sur laquelle la marche est pénible.  Il faut cependant y aller pour trouver certaines espèces.  La végétation est typique des steppes desséchées et les arbres sont rares.  On trouve surtout des palmiers, notamment le long des oueds (Barrancos), des figuiers de Barbarie, des mimosas et on a aussi introduit l’eucalyptus.  Quelques belles dunes de sable sont à voir du côté de Corralejo dans le nord et dans le sud près de Morro Jable.  Elles ne sont pas encore fixées à Corralejo et les engins de chantier ont bien du mal à les empêcher de recouvrir la route.

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Le Barranco de Betancuria (Photo Danielle Joannès)

L’île est très aride et l’eau est un bien précieux.  Celle-ci provient d’une usine de désalinisation et il paraît qu’elle n’est pas toujours très bonne à boire.  Pour éviter de prendre quelque risque que ce soit nous n’avons consommé que de l’eau en bouteille, ce que font apparemment tous les touristes.

Il y a beaucoup d’Allemands et de Britanniques sur Fuerteventura et on les distingue facilement des autochtones.  Les Britanniques vous disent « Hello », les Allemands vous saluent d’un « Hallo » et les autochtones d’un « Hola ». Les quelques Français que nous avons rencontrés nous ont simplement dit « Bonjour ». J’ai  fait des efforts pour améliorer mon espagnol et cela m’a permis d’apprendre un certain nombre de choses qui ne se trouvent pas forcément dans les catalogues des agences.

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L’ancien volcan Bayuyo (Photo Danielle Joannès)

Circulation : Les routes sont magnifiques, très bien entretenues, mais il y a peu d’endroits pour pouvoir se garer, sauf si l’on dispose d’un véhicule tout terrain qui vous permettra de descendre de l’épaisse couche de macadam et d’accéder au bas-côté de la route.  Il y a aussi des pistes plus ou moins faciles à utiliser avec un véhicule ordinaire.  Les gens conduisent correctement dans l’ensemble et il y a peu de circulation, sauf dans la capitale, Puerto Rosario. Fuerteventura est la 2e plus grande île des Canaries et en une semaine nous avons parcouru près de 1000 km.  Attention au plein d’essence car certains endroits sont mal desservis même s’il est vrai qu’on n’est jamais très loin d’une petite ville.  Le carburant était de 30 à 35% moins cher qu’en France.  Nous avons loué une voiture chez Hertz qu’on m’a donnée avec un réservoir au quart plein, qu’il a fallu rendre au quart plein.  Il faut savoir calculer pour ne pas se faire arnaquer.  La voiture était en bon état mais il fallait être à deux pour ouvrir la trappe d’essence : une personne pour la manette et une autre pour la trappe.  Le personnel de l’agence n’a pas été pointilleux pour les rayures que l’on trouve généralement sur les carrosseries des voitures de location.

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Des routes magnifiques (Photo Danielle Joannès)

Sites ornithologiques visités :

Côté est, du nord vers le sud :

  • Corralejo. Cette petite ville est située à une 40e de km de l’aéroport, loin des sites les plus touristiques du sud de l’île, non loin de belles dunes de sable et d’un Malpaís.  Nous n’avons pas regretté ce choix mais cela fait un peu loin pour visiter le sud.  Peut-être que Calheta de Fuste, au sud de l’aéroport conviendra mieux à d’autres.  La ville est une station balnéaire classique, avec de nombreuses possibilités de location de voitures, des magasins et plusieurs restaurants. Pour voir des oiseaux, il faut aller faire un tour au port et en face de l’île de Lanzarote, près des éoliennes.  A partir de là, une piste longe la côte nord et l’on peut aussi bien y voir des oiseaux de mer (peu nombreux) que des limicoles.
  • Dunes de Corralejo. On peut se garer à la hauteur des hôtels Riu et se promener en s’éloignant un peu du bord de mer.  On y voit plus facilement les Lapins de garenne que les oiseaux.
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Dunes de Corralejo (Photo Danielle Joannès)
  • Las Salinas et le Barranco de la Torre.  Au sud de Calheta de Fuste.  On peut y trouver quelques limicoles dans les salines et voir le musée du sel.  A partir de cet endroit, il ne faut pas reprendre la route principale mais longer la côte au plus près pour suivre une piste caillouteuse qui vous mènera au barranco.  Il vaut mieux garer sa voiture au pied de la descente, avant d’arriver à la palmeraie.  Certains endroits sont interdits en période de reproduction.  Il y a aussi un petit café sympathique avec vue sur la mer dans le village.
  • Morro Jable.  Il y a une espèce de sansouire située à l’entrée de cette petite ville qui mérite d’être prospectée.  On peut se garer facilement près d’un centre commercial du nom de Ventura Shopping.
  • Parc Naturel de la Jandia.  Ce parc est situé dans le sud de l’île et je n’ai pu le prospecter que de façon très incomplète mais il m’a semblé intéressant.

Côte ouest, du sud au nord :

  • D’Ajuy à Vega de Rio Palmas.  On peut  visiter la palmeraie située à l’est d’Ajuy mais il faut surtout suivre le barranco partant de Vega de Rio Palmas jusqu’à la belle petite chapelle de Las Peñitas.  Inutile de suivre la petite route qui mène jusqu’au sud du petit barrage car on ne peut le rejoindre depuis là.  Il faut garer sa voiture sur un petit parking situé à l’ouest de la palmeraie de Vega de Rio Palmas et poursuivre à pied.  La promenade n’est pas très difficile mais il vaut mieux être bien chaussé quand même.
  • Los Molinos. Un site incontournable.  Pour se rendre au barrage (Embalse) de Los Molinos, il faut suivre la route FV-221 à l’ouest de Tefia.  Avant d’arriver au village de Las Parceles, on peut se garer sur la droite à la hauteur de la première exploitation agricole et prospecter la steppe pierreuse.  Attention, on ne peut y pénétrer en période de reproduction.  La longue-vue sera utile mais on peut y faire de bonnes observations même aux jumelles.  En poursuivant sur cette route, on arrive à la hauteur d’une deuxième ferme où l’on élève des chèvres.  Il faut prendre le chemin de terre qui part sur la gauche dans le virage en S très serré et poursuivre jusqu’au barrage.  On peut s’arrêter en cours de route pour rechercher les oiseaux dans la vaste étendue de cailloux qui s’étend du côté gauche de cette route.  Ensuite, il faut longer le barrage en veillant à ne pas s’approcher car les oiseaux sont assez méfiants et s’envolent facilement.
  • Tindaya.  Il faut suivre la route qui part de cette bourgade jusqu’à la mer.  La plaine caillouteuse est pleine d’oiseaux, qui ne se laissent pas voir facilement.
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Calderon Hondo (Photo Danielle Joannès)

Centre de l’île, du nord au sud :

  • Lajares.  Prendre la piste qui part de cette bourgade et partir soit vers l’est en direction de Corralejo, soit vers le nord en direction de la mer.  C’est un paysage où la lave s’est étalée et a agrandi l’île vers le nord.
  • Villa Verde.  Sur la route qui part de Corralejo en direction de La Oliva.  Avant d’arriver à Villa Verde, on peut visiter un ancien tunnel de lave (Cueva del Llano) et jeter un coup d’œil sur la plaine caillouteuse.  Des Courvites isabelle étaient visibles depuis le parking.
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Plaine caillouteuse près de Villa Verde (Photo Danielle Joannès)
  • Antigua.  La plaine caillouteuse située à l’est du moulin de ce bourg est intéressante.  A l’ouest de ce site, il faut prendre la route qui mène à Betancuria en passant par le Mirador de Morro de Veloso.  C’est un très beau site et on peut observer beaucoup d’oiseaux dans la palmeraie au sud de Betancuria.  Il serait dommage de ne pas prendre un peu de temps pour visiter le village.
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Betancuria (Photo Danielle Joannès)
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Betancuria (Photo Danielle Joannès)

  • Triquivijate.  A l’est d’Antigua, on peut suivre la route FV-430 en direction du nord.  Un couple de Tarier des Canaries nichait dans le ravin situé dans le premier virage en épingle à cheveux situé juste après le village.  Plus loin, sur le plateau, avant d’arriver à la hauteur de deux maisons blanches, il y a un barranco bordé d’eucalyptus sur la gauche à la hauteur de La Rosa del Taro qui mérite un arrêt.

Le voyage

Nous sommes passés par l’agence de voyages Neckermann, à l’aéroport de Sarrebruck en Allemagne.  Le paiement a été difficile car l’agence ne prend pas la carte Visa.  Nous sommes partis avec Hamburg International, ce que nous ne referons plus.  Bien que nous soyons arrivés parmi les premiers, nous avons eu droit aux sièges les plus au fond, sans hublot.

27.02.2010. L’avion a mis une heure de plus que prévu pour atteindre l’aéroport de Puerto Rosario car il a dû faire face aux vents contraires de la tempête Xynthia qui s’est rendue tristement célèbre en causant la mort de 53 personnes en France.  Depuis le bus qui nous emporte jusqu’à notre hôtel situé à Corralejo, nous voyons les paysages désolés de l’île qui ne sont pas embellis par les nombreuses constructions d’hôtels qui ne seront jamais terminés faute d’argent.  Nous nous installons à l’hôtel Lobos Bahía Club qui a besoin d’être rafraîchi mais qui offre un bon rapport qualité-prix.  La piscine centrale doit être bien bruyante en pleine saison touristique et nous avons soigneusement évité de venir à cette époque.

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Dans les dunes de Corralejo (Photo Danielle Joannès)

Comme nous ne pouvons aller bien loin, faute de temps, nous décidons de visiter les dunes de Corralejo.  Avant d’y pénétrer, j’observe mes premiers Moineaux espagnols.

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Moineau espagnol mâle (Photo Gérard Joannès)

Au bout de quelques centaines de mètres, je vois un Œdicnème criard et une Pie-Grièche grise, que je trouve bien sombre à tel point que je l’avais prise ce jour-là pour une Pie-grièche méridionale.  Quelques années plus tard, un coup d’œil jeté dans le livre de Norbert Lefranc intitulé « Shrikes of the World » m’a fait comprendre mon erreur.  Il s’agissait en fait de la sous-espèce koenigi qui est effectivement bien sombre et a un sourcil clair.

Il y a aussi plusieurs Lapins de Garenne et, se promenant au milieu des ajoncs et des dunes, un Courlis corlieu.  Celles-ci sont assez belles mais comme nous aurons l’occasion d’y revenir, nous partons pour le nord de l’île et le Malpaís de Bayuyo.  J’ai bien fait d’emporter mes chaussures de randonnée car malgré les grosses semelles de Vibram, je sens les pierres coupantes rouler sous mes pieds.  Le paysage est lunaire mais les oiseaux sont au rendez-vous : Huppe fasciée, Pipit de Berthelot et Perdrix gambra.

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Pie-grièche grise (Photo Gérard Joannès)

28.02.2010. Pour avoir une meilleure impression de l’île, nous décidons de partir pour l’ouest où je sais que je trouverai des paysages superbes.  Nous ne serons pas déçus.  Nous allons jusqu’au Mirador de Morro Veloso, qui est malheureusement fermé le dimanche.  Peu importe, la vue depuis le sommet de la montagne est belle quand même et un Vautour percnoptère vient nous rendre visite.

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Vue depuis le Mirador de Morro Veloso (Photo Danielle Joannès)

Nous nous rendons ensuite dans le charmant village de Betancuria où les Mésanges bleues, à la calotte très foncée, fréquentent les palmiers.  Comme nous sommes dimanche, la jolie petite église est fermée elle aussi, ce qui m’a paru surprenant.  A la sortie du village, je fais un petit tour dans le barranco où les Moineaux espagnols sont abondants et où j’observe un couple de Perdrix gambra.

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Moineau espagnol mâle (Photo Gérard Joannès)
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Le Barranco de Betancuria (Photo Danielle Joannès)

Près de moi des Écureuils de Barbarie me surveillent du coin de l’œil, prêts à bondir sur toute nourriture que je pourrais leur donner.

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Ecureuil de Barbarie (Photo Gérard Joannès)

Le soleil qui commence à me réchauffer me fait oublier que nous sommes encore en hiver.  Nous poursuivons jusqu’à Ajuy où nous faisons quelques pas sur la plage de sable noir avant de repartir pour  l’hôtel.  Dans la région de Tefia, nous apercevons 2 Tadornes casarcas qui volent vers le barrage de Los Molinos, tout proche.

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La plage d’Ajuy (Photo Danielle Joannès)

01.03.2010.  Nous poursuivons la visite de l’île, en poussant une petite pointe vers le sud avant de revenir à l’hôtel par le centre. Nous passons assez rapidement à Puerto Rosario dont seul le centre nous a plu.  Contrairement à ce qui se passe dans le reste de l’île, la circulation est assez importante.  Nous faisons un petit arrêt dans l’agréable petite station balnéaire de Calheta de Fuste.  Une petite pause au bord de la mer me permet de voir 2 Puffins boréaux, une Sterne caugek, une Sterne pierregarin ainsi qu’un Courlis corlieu.  Très au loin, une dizaine de grands oiseaux blancs passent en migration mais n’ayant que mes jumelles, je ne peux les déterminer avec certitude.  Peut-être des Spatules blanches ?

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Centre de l’île (Photo Danielle Joannès)

Nous nous arrêtons à Las Salinas mais le musée du sel et fermé le dimanche et le lundi.  Heureusement l’accès aux salines est possible et j’en profite pour voir quelques limicoles : Tournepierres à collier, Chevalier gambette et Échasse blanche.  Je poursuis ensuite seul jusqu’au Barranco de la Torre afin de voir certains oiseaux moins connus.  Je n’irai pas plus loin que la palmeraie dont l’accès est d’ailleurs interdit pour cause de nidification. A part quelques Pipits de Berthelot et des Fauvettes à lunettes, je ne verrai pas grand-chose.  Le site est pittoresque, même s’il est quelque peu gâché par la présence tolérée de caravanes plutôt délabrées.

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Pipit de Berthelot (Photo Gérard Joannès)
Après nous être désaltérés en bord de mer, nous reprenons la route et dans la région de Triquivijate, je fais enfin la découverte du fameux Tarier des Canaries, un endémique de Fuerteventura.  Je repère le couple depuis la voiture et pour une fois, je trouve tout de suite un endroit pour me garer.  Cet oiseau est assez discret et disparaît parfois sans qu’on puisse le retrouver avant plusieurs minutes.  Plus loin, sur le plateau, nous repérons un barranco qui a l’air d’être intéressant et je fais un arrêt.  A peine descendu de voiture, je vois un Vautour percnoptère tournoyer dans le ciel et un peu plus tard, je débusque 2 Perdrix gambra.  Une Tourterelle des bois se fait entendre près des eucalyptus et une Fauvette à lunettes passe d’un buisson à l’autre.  Nous poussons jusqu’à El Cotillo pour faire encore une fois un tour au bord de la mer avant de retrouver notre hôtel.
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Tarier des Canaries femelle (Photo Gérard Joannès)

02.03.2001.  Il a plu et il y a eu du vent cette nuit et le ciel ne s’est pas vraiment dégagé.  Nous décidons donc de rester plutôt le long de la mer et de visiter le sud de l’île.  Cela fera près de 300 km aller et retour mais nous verrons enfin les belles plages et les beaux touristes.  La route est magnifique et il y a même un petit tronçon d’autoroute pour aller jusqu’à Morro Jable.  Vous ne pourrez manquer le rond-point que l’on voit sur toutes les photos où des enfants tournent les yeux vers le ciel.

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Un rond-point original (Photo Danielle Joannès)

La ville est une station balnéaire comme toutes les autres et l’on se croirait sur la Côte d’Azur ou sur la Costa Brava.  Des immeubles, des hôtels, des boutiques, tout ce que recherche le touriste.  Il est à remarquer que la plage est pourtant assez éloignée et qu’on a eu la bonne idée de garder une petite bande de nature dans laquelle je verrai quelques oiseaux lors du retour vers le nord: 3 Ibis sacrés, 6 Hérons gardeboeufs et 2 Grues royales.  Ces oiseaux d’origine exotique sont probablement venus faire du tourisme eux aussi.

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Grue royale (Photo Danielle Joannès)

Nous avons voulu aller jusqu’à la pointe sud de l’île mais ce qui était signalé comme une route sur ma carte était en fait une piste caillouteuse en mauvais état et nous avons renoncé à faire tous ces kilomètres supplémentaires.  Nous avons longé la côte ouest par le village de La Pared, que nous avons eu quelque mal à quitter car il n’y avait aucun panneau indicateur.    La route F-605 est vraiment très belle et il ne faut pas manquer le point de vue de Los Mojones car on ne peut plus se garer par la suite.

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Los Mojones (Photo Danielle Joannès)

Nous sommes ensuite revenus par des routes que nous connaissions et avons fait un arrêt au moulin d’Antigua.  J’en ai profité pour prospecter la plaine caillouteuse qui se trouve à cette hauteur et j’ai pu voir, entre autres oiseaux 6 Gangas unibandes et 17 Alouettes pispolettes.  Avant d’arriver à l’hôtel, nous avons voulu voir les fresques de la petite église de La Ampuyenta mais celle-ci était fermée.  Je me demande si on n’ouvre pas les églises uniquement en haute saison touristique sur cette île.

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La Ampuyenta : Ermita de San Pedro de Alcantara (Photo Danielle Joannès)

03.03.2010.  Nous nous sommes rendus au site de Cueva del Llano pour voir un tube de lave qui se trouve sur la route de Corralejo à La Oliva, juste avant d’arriver à Villa Verde.  On apprend un certain nombre de choses sur le passé volcanique des Canaries et la visite est bien organisée.  Comme nous sommes arrivés avant l’horaire d’ouverture, j’en ai profité pour faire un petit tour dans la plaine caillouteuse sans savoir que mon épouse, restée sur le parking, aurait la chance d’observer 4 Courvites isabelle.  De mon côté, j’ai pu voir quelques Alouettes pispolettes et 2 Gangas unibandes.

Après la visite de ce tube nous avons poursuivi notre route vers Tindaya, en suivant la piste jusqu’à la mer.  J’ai eu la grande chance de voir une Outarde houbara dans d’excellentes conditions ainsi que des Gangas unibandes, des Alouettes pispolettes et 4 Courvites isabelle. Bref, c’est un endroit qui vaut le détour.

Nous sommes ensuite allés au site d’Embalse de Los Molinos qu’il ne faut pas manquer.  On y accède très facilement en voiture et même si le barrage ne retenait que peu d’eau, il y avait quand même des oiseaux à voir.  Une trentaine de Tadornes casarcas accompagnés de quelques poussins, une Échasse blanche, un Chevalier aboyeur, un Chevalier gambette et quelques Foulques macroules étaient présent sur le site.  Sur les flancs rocheux du barrage 2 Roselins githagines m’ont signalé leur présence par leurs cris et dans la plaine caillouteuse j’ai vu 5 Courvites isabelle.  On y trouve également de nombreuses chèvres qu’il faut veiller à ne pas effrayer car les chevreaux peuvent passer par les trous du grillage qui entoure le site et avoir du mal à retrouver leurs parents.

04.03.2010.  Comme je n’avais pas disposé d’assez de temps la veille pour visiter le site de l’Embalse de Los Molinos, j’ai décidé d’y retourner dans l’espoir d’y voir d’autres oiseaux.  Cependant, j’ai fait un arrêt dans la plaine caillouteuse avant de me rendre au barrage.  J’ai pu voir une Outarde houbara marcher lentement mais elle était assez méfiante et s’est bien vite réfugiée derrière un repli de terrain pour disparaître à ma vue.  Il y avait aussi quelques Alouettes pispolettes qui chantaient.

Le site du barrage hébergeait les mêmes oiseaux que la veille, en nombre à peu près équivalent mais il y avait en plus des Petits Gravelots, un Chevalier guignette, un Gambette et un Culblanc, une Huppe fasciée et un Tarier des Canaries.  Comme nous avions envie de nous désaltérer, nous sommes retournés au port de Los Molinos et j’ai fait un petit tour sur le sentier qui longe le Barranco de Los Molinos.  Ceci m’a permis de voir qu’un couple de Tadornes casarcas nichait dans les rochers.

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Tarier des Canaries mâle (Photo Gérard Joannès)

Notre visite de l’île nous a ensuite conduit au Mirador de Morro Veloso, ouvert cette fois, d’où la vue était toujours aussi belle et nous sommes retournés dans le village de Betancuria où je ne me suis pas attardé pour pouvoir visiter le Barranco.  La visite fut productive avec l’observation d’un couple de Tarier des Canaries, d’une Fauvette à lunettes, d’une Fauvette mélanocéphale  et de plusieurs Écureuils de Barbarie. Nous avons fini la journée dans les dunes de Corralejo où nous attendait une Pie-grièche grise et le soir nous nous sommes promenés dans la ville car le temps était vraiment doux.

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Pie-grièche grise (Photo Gérard Joannès)

05.03.2010.  Je dois rendre la voiture en fin de matinée et mes observations se feront donc dans et autour de Corralejo, notamment le long de la côte.  J’ai l’occasion de voir plusieurs Tournepierres à collier, des Grands Gravelots ainsi que quelques Pluviers argentés et des Courlis corlieux.  Au large, il y a aussi quelques Puffins boréaux qui volent entre Fuerteventura et Lanzarote.  Un petit tour dans la ville et ce sont ensuite les préparatifs du départ.

06.03.2010. L’avion arrive avec du retard car il n’a pas pu partir de Sarrebruck à l’heure prévue à cause d’une violente tempête de neige.  Nous avions oublié que nous sommes encore en hiver.  Après une escale à Ténériffe, nous arriverons à bon port avec plus de deux heures de retard.

Espèces observées :

01 Puffin boréal Calonectris borealis Quelques individus au large de Calheta de Fuste et de Corralejo.
02 Héron garde-boeufs Bubulcus ibis Assez peu vu.  Quelques individus à Morro Jable.
03 Aigrette garzette Egretta garzetta Commune tant en bord de mer que dans les barrancos.
04 Héron cendré Ardea cinerea Quelques-uns en bord de mer.
05 Ibis sacré Threskiornis aethiopicus 3 individus à Morro Jable.
06 Spatule blanche Platalea leucorodia Cette observation n’est pas certaine car j’ai mal vu ces oiseaux et j’ai procédé par élimination.
07 Tadorne casarca Tadorna ferruginea Espèce vue principalement à l’Embalse de Los Molinos.
08 Vautour percnoptère Neophron percnopterus Vu à 3 reprises dans le centre de l’île.
09 Buse variable Buteo buteo Vue régulièrement dans le centre de l’île.  Contrairement à d’autres ornithologues ayant visité cette île, je n’ai vu qu’un seul individu ayant la queue roussâtre.
10 Faucon crécerelle Falco tinnunculus Assez commun.
11 Perdrix gambra Alectoris barbara Vue à plusieurs reprises dans les endroits rocheux.
12 Foulque macroule Fulica atra Uniquement à l’Embalse de Los Molinos.
13 Grue royale Balearica regulorum 2 individus échappés de captivité à Morro Jable.
14 Outarde houbara Chlamydotis undulata Un individu très bien observé à Tindaya et un autre de façon plus furtive à Las Parceles.
15 Échasse blanche Himantopus himantopus Vue en petit nombre à Las Salinas et à l’Embalse de Los Molinos.
16 Oedicnème criard Burhinus oedicnemus Un individu levé dans les dunes de Corralejo.
17 Courvite isabelle Cursorius cursor Quelques individus dans les plaines caillouteuses.
18 Petit Gravelot Charadrius dubius Quelques individus à l’Embalse de Los Molinos.
19 Grand Gravelot Charadrius hiaticula Quelques individus.
20 Pluvier argenté Pluvialis squatarola Quelques oiseaux en bord de mer à Corralejo.
21 Tournepierre à collier Arenaria interpres Vu à plusieurs reprises.
22 Chevalier culblanc Tringa ochropus Un oiseau à l’Embalse de Los Molinos.
23 Chevalier Guignette Actitis hypoleucos Quelques rares individus.
24 Chevalier gambette Tringa totanus Vu à deux reprises.
25 Chevalier aboyeur Tringa nebularia Vu une seule fois.
26 Courlis corlieu Numenius phaeopus Quelques individus en bord de mer mais aussi dans les dunes de sable.
27 Goéland leucophée Larus michahellis Très commun partout.
28 Goéland brun Larus fuscus Vu à deux reprises seulement.
29 Sterne caugek Sterna sandvicensis Vue à une seule reprise.
30 Sterne pierregarin Sterna hirundo Vue à une seule reprise.
31 Ganga unibande Pterocles orientalis Vu à plusieurs reprises dans les plaines caillouteuses.
32 Pigeon biset Columba livia Vu aussi bien en ville que dans les falaises.
33 Tourterelle turque Streptopelia decaocto Très commune surtout dans les palmeraies.
34 Tourterelle des bois Streptopelia turtur Assez commune.
35 Martinet noir Apus apus Quelques individus.
36 Martinet pâle Apus pallidus Quelques individus.
37 Martinet unicolore Apus unicolor 3 individus à Betancuria.
38 Huppe fasciée Upupa epops Espèce assez commune.
39 Alouette pispolette Calandrella rufescens Quelques petites bandes dans les plaines caillouteuses.
40 Hirondelle rustique Hirundo rustica Quelques individus.
41 Pipit de Berthelot Anthus berthelotii Omniprésent.
42 Tarier des Canaries Saxicola dacotiae Quelques individus.  Espèce assez timide.
43 Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla Quelques individus.
44 Fauvette mélanocéphale Sylvia melanocephala Présente en petit nombre.
45 Fauvette à lunettes Sylvia conspicillata Quelques individus.
46 Mésange nord-africaine Cyanistes teneriffae Quelques individus dans les palmeraies, notamment à Betancuria.  La calotte bleu foncé de ce taxon est frappante.
47 Pie-grièche grise Lanius excubitor koenigi Oiseau commun.  Les individus observés étaient généralement assez sombres sur les parties inférieures.
48 Grand Corbeau Corvus corax Commun.
49 Moineau espagnol Passer hispaniolensis Présent partout où il y a des arbres ou des habitations.
50 Linotte mélodieuse Carduelis cannabina Une petite bande vue en altitude à Morro de Veloso.
51 Serin des Canaries Serinus canaria A été introduit dans la région de Betancuria et c’est bien là que j’en ai vu un.
52 Roselin githagine Bucanetes githagineus Quelques individus, notamment à l’Embalse de Los Molinos.
53 Bruant proyer Miliaria calandra Un individu seulement dans un barranco.

 

 

Autres espèces animales :

Lapin de Garenne (Oryctolagus cuniculus). Assez nombreux dans les dunes de Corralejo.

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Ecureuil de Barbarie (Photo Gérard Joannès)

Écureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus). Espèce introduite, commune partout.

Hérisson d’Algérie (Atelerix algirus). Nombreux, à l’état de cadavre sur les routes.

Lézard de Haria (Galiotia atlantica atlantica). Commun mais difficile à bien voir.

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