Svalbard 2012

Croisière expédition

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L’Ocean Nova devant le Glacier de Monaco (Photo Danielle Joannès)
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Notre expédition (carte fournie par Grands Espaces).  En rouge, l’aller ; en bleu, le retour.

Quelques renseignements sur le Svalbard:

On connaît généralement plus le Spitzberg que le Svalbard et pourtant, le Spitzberg n’est que l’île principale de l’archipel du Svalbard, qui comprend également les îles de Nordaustlandet, Barentsøya, Edgeøya et Prins Karl Forland.  Ces terres sont situées très au nord, jusqu’à la latitude de 81°, en plein Océan Arctique.  Politiquement, la Norvège en assure le gouvernement depuis le traité du Svalbard signé en 1920 mais certaines régions sont peuplées de Russes qui exploitaient le charbon et on y trouve aussi d’autres nationalités, notamment dans les bases scientifiques.  Bref, c’est une région hors du commun et pas uniquement sur le plan politique.  En été, le jour  permanent vous offre la possibilité de profiter au maximum des paysages somptueux : les pics enneigés surplombent des vallées profondes et les glaciers innombrables sont un régal pour les yeux.  Ils se brisent dans un rugissement de tonnerre et vêlent leurs bourguignons parmi lesquels il faut naviguer pour pouvoir côtoyer les baleines, les phoques ou les morses.  A terre, le Renard Polaire  voisine avec le  Renne et  l’Ours polaire peut être vu un peu partout, aussi bien dans la toundra qu’en mer.  La population totale de l’archipel est d’environ 2300 habitants dont 2000 vivent dans la capitale, Longyearbyen.  Cette ville sans beaucoup de charme ressemble à une zone industrielle et on en a vite fait le tour.  En été, la température ne dépasse que rarement les 10°C et en mer, elle est bien inférieure, aussi vaut-il mieux être bien équipé.  Comme le terrain est souvent très accidenté et humide, il faut de bonnes chaussures de marche et des bottes sont très utiles également.  On ne peut guère s’éloigner en voiture sur les pistes qui partent de Longyearbyen et il faut obligatoirement être muni d’un fusil car l’Ours polaire rôde et il peut être extrêmement dangereux lorsqu’il est affamé.  Comme la banquise fond à une allure record, ses terrains de chasse diminuent d’autant et il se rapproche des habitations et c’est pourquoi l’école primaire de la ville par exemple, est entourée d’un grillage de protection.

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Sur la banquise (Photo Marie-Claire Peltier)

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé au sein de notre groupe, les Oiseaux Migrateurs, de ne pas organiser ce voyage par nous-mêmes et avons préféré faire appel à une équipe d’expérience, en l’occurrence l’Agence Grands Espaces, dirigée en France par Christian Kempf, bien connu dans le milieu naturaliste, notamment dans l’Est.  Ce voyage est un voyage onéreux, mais nous avons pu nous rendre compte sur place que nous n’aurions jamais pu voir autant de paysages et d’animaux dans d’aussi bonnes conditions si nous étions partis sur un petit voilier ou si nous nous étions contentés de louer une voiture pour rayonner autour de Longyearbyen.  Merci aux personnes nommées ci-dessous de nous avoir fait découvrir cette région fantastique :

Guides Grands Espaces :

Christian Kempf (chef d’expédition), Frédéric Bouvet, Marc Hébert, Bernard Lefauconnier, Marie Pellé, Raymond Perrin, Axel Soumier avec l’aide d’un guide suédois, Adam Rheborg.

Staff Grands Espaces :

Elisabeth Rossone-Coelho, Tiphaine Weinzaepflen, Alexandre Seydoux.

Si vous voulez vous rendre directement à la liste des espèces observées, voyez en fin de page.

7 août 2012

Nous quittons l’aéroport de Paris Charles de Gaulle à bord d’un avion de la compagnie SAS à destination d’Oslo.  Le service à bord est du type minimum mais ce n’est pas très important car nous sommes ravis d’avoir retrouvé nos amis et impatients de découvrir le Grand Nord.  Nous atterrissons à l’aéroport de Gartenmoen en fin d’après-midi et sommes logés à l’hôtel Best Western à l’extérieur de la capitale norvégienne mais non loin de l’aéroport.  Comme il ne s’agit que d’une escale, nous n’en avons cure et profitons bien du confort de cet établissement.  Peu d’oiseaux, si ce n’est un Goéland brun qui rôde autour de l’hôtel.

8 août 2012

Après un solide petit-déjeuner, nous embarquons dans l’avion qui nous mènera à Tromsø.  Le Svalbard étant une zone franche, nous sommes obligés de quitter l’avion et de passer la douane avant de repartir dans le même appareil pour enfin atterrir à Longyearbyen.  Comme nous étions assis près du hublot, nous avons pu avoir une vue époustouflante sur les montagnes enneigées et déjà nous sommes impressionnés par le nombre important de glaciers que nous pouvons voir.  Depuis l’avion nous remarquons que plusieurs d’entre eux se jettent dans la mer.

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Loin de tout (Photo Danielle Joannès)

Arrivés à Longyearbyen, à 1309 km du Pôle Nord, nous partons en bus faire un petit tour dans la vallée de l’Adventdalen et depuis les hauteurs surplombant la ville, nous pouvons apercevoir les bennes qui servaient à transporter le charbon alimentant les centrales électriques de la ville.  Au cours de cette  excursion, je peux voir un Bruant des neiges, un Bécasseau violet, quelques centaines de Bernaches nonnettes, une dizaine d’Oies à bec court et 4 Rennes du Spitzberg, qui sont un peu plus trapus que ceux qu’on peut voir en Laponie.  Au bord de la mer, un Goéland bourgmestre, des Sternes arctiques, un Guillemot à miroir et 3 Labbes parasites.  Nous embarquons ensuite sur l’Ocean Nova pour assister à l’exercice de sécurité qui se déroule sur le pont et nous sommes frigorifiés.  Cela nous aura servi de leçon car nous saurons à présent qu’on ne sort pas en bras de chemise au Svalbard.   Nous levons l’ancre en début de soirée pour prendre la direction de l’ouest et quitter l’Isfjord avant de mettre le cap au nord en longeant la Terre du Prince Charles.  En cours de route, nous voyons un Macareux moine, de nombreux Fulmars boréaux et Mouettes tridactyles, quelques Guillemots de Brünnich et 3 Mergules nains.  Le soir, le repas à bord est excellent et fort copieux mais certains d’entre nous n’en profiterons pas car la houle s’est levée et le mal de mer frappe.

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Guillemot à miroir juvénile (Photo Danielle Joannès)

9 août 2012

Le bateau a bien tangué pendant la nuit, même si ce terme ne convient pas du tout car il fait jour pendant 24 h.  A 5 h du matin, le bruit de l’ancre qui est jetée nous réveille et par le hublot, nous pouvons voir le Glacier du 14 juillet à l’entrée du Krossfjord. Après le petit-déjeuner, je me promène sur les ponts et j’observe quantité d’oiseaux.  Les Fulmars boréaux qui glissent de tous côtés sur leurs ailes raides sont les plus nombreux.

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Fulmar boréal (Photo Danielle Joannès)

On peut également voir des Goélands bourgmestres, de plus en plus de Mouettes tridactyles et également un Grand Labbe en maraude.  Nous naviguons en Zodiac au milieu des morceaux de glaciers que l’on appelle des Bourguignons.   Pendant cette excursion, nous voyons également une trentaine de Bernaches nonnettes, 7 Oies à bec court, quelques Macareux moines et 2 Rennes.  Il fait froid mais nous sommes bien équipés et lorsque nous gravissons la moraine latérale donnant accès au glacier, nous avons même trop chaud.  Bernard Lefauconnier, notre glaciologue nous explique comment se créent les moraines, nous apprend que ces petits ruisseaux qui coulent sur le glacier se nomment des bédières et nous pouvons voir comment l’une d’elle s’enfonce dans la glace par un trou appelé moulin.  De temps en temps, nous entendons un bruit assourdissant lorsque le glacier vêle et que la falaise de glace s’écroule en générant une grosse vague.

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Glacier du 14 juillet (Photo Danielle Joannès)

Nous naviguons ensuite dans le Krossfjord avant de mouiller devant le Glacier de Lilliehook. Les Zodiacs sont mis à la mer et nous cheminons entre les énormes blocs de glace flottant à la surface.  Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils ne sont pas tous blancs.  Certains d’entre eux sont d’un beau bleu profond et présentent des formes étranges rappelant des animaux.  A force de fondre, ils ressemblent parfois à des cygnes, et c’est sous ce nom qu’ils sont tous désignés.

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Glacier de Lilliehook (Photo Danielle Joannès)

Cette sortie de plus de 2 h nous offre l’occasion de voir la mythique Mouette blanche, de nombreux Mergules nains et encore 2 Grands Labbes ainsi qu’un énorme Phoque barbu.  Il est allongé sur une plaque de glace et il se laisse photographier à loisir.

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Phoque barbu (Photo Danielle Joannès)

Nous reprenons la mer en longeant la côte ouest de l’archipel en direction du nord et nous restons éveillés jusqu’à minuit pour admirer la superbe Baie de la Madeleine et ses splendides paysages de pics noir et blanc.  Depuis le pont du bateau, nous pouvons voir jusqu’à onze glaciers puis notre attention est attirée par une croix blanche dressée sur le bord de mer, à l’endroit précis où un homme a été dévoré par un Ours polaire.  Les fusils portés par nos guides ne sont pas un équipement folklorique.

10 août 2012

La mer est d’huile et il n’y a pas de vent mais un petit crachin nous force à protéger nos appareils photographiques et nos jumelles.  Nous montons dans les Zodiacs et faisons une petite excursion au milieu des îlots d’Andeøyane à l’entrée du Liefdefjord.

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Andeoyane (Photo Danielle Joannès)

Nous pouvons observer de nombreux oiseaux parmi lesquels 3 Labbes parasites, des Eiders à duvet, une vingtaine de Hareldes boréales et un Plongeon catmarin, puis nous quittons nos embarcations pour nous promener dans la toundra.  Après une brève visite d’une cabane de chasseurs en ruine pompeusement nommée Villa Oxford, nous nous promenons sur la Presqu’île des Rennes où nous n’en verrons point d’ailleurs.  La végétation est rase mais nous pouvons quand même y trouver des saxifrages et le Pavot arctique.  Près d’une lagune, nous verrons encore quelques Hareldes boréales, 6 Plongeons catmarins et une Mouette blanche.

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Mouette blanche (Photo Danielle Joannès)

De retour sur l’Ocean Nova, nous poursuivons notre route vers le fond du Liefdefjord puis débarquons pour nous rendre au pied du Glacier d’Erik. Nous marchons sur la moraine frontale et il faut faire attention car le terrain est glissant.  Quelques oiseaux typiques de cette région nordique passent dans le ciel mais nous n’avons toujours pas vu l’Ours polaire et remontons à bord de notre navire un peu frustrés.  Dans la soirée, nous reprenons les Zodiacs pour longer le front du magnifique Glacier de Monaco devant lequel se regroupent des centaines de Mouettes tridactyles.  Celles-ci sont attirées par le plancton qui remonte à la surface à cause de rivières sous-glaciaires.  Le site est d’une beauté à couper le souffle et nous en profitons tous pour boire un verre de Vodka sans oublier d’y ajouter les glaçons qui sont prélevés autour des embarcations.

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Glacier de Monaco (Photo Danielle Joannès)

Pendant notre navigation vers le nord, certains d’entre nous aurons la chance d’observer un Petit Rorqual et tout le monde pourra voir les très nombreux Mergules nains, les Guillemots de Brünnich et les Fulmars boréaux.  Nous atteignons l’Île de Moffen peu avant minuit mais malgré cette heure tardive, nous sommes tous sur le pont pour observer un groupe de Morses que nous pouvons distinguer sur la plage.  Contrairement à ce qu’on pense parfois, ce sont des animaux pacifiques et curieux au point de s’approcher du bateau.  La longueur de leurs défenses nous permet de voir qu’il s’agit de mâles adultes pour la plupart.  S’ils semblent lourdauds et laids quand ils sont à terre, en mer ils sont d’une agilité étonnante.

11 août 2012

Le temps est brumeux, il fait 2°C et il y a du vent sur le pont supérieur d’où je scrute la banquise à la recherche d’oiseaux et d’ours.  Nous sommes dans l’Océan arctique, à 81°14′ de latitude nord et 18°17′ de longitude est.  Comme il fait froid, je rentre m’abriter de temps à autre pour regarder ce paradis blanc, bien au chaud derrière les vitres du salon panoramique.  Comme la couche de glace recule vers le nord, il nous faut naviguer assez loin, parfois avec quelques difficultés,  pour trouver une banquise disloquée où nous aurons plus de chance de trouver l’Ours polaire.  Nous sortons les Zodiacs et naviguons dans cette épaisse soupe de glace que l’on appelle le brash, et voyons de nombreux oiseaux mais également une dizaine de Phoques du Groenland qui flottent comme des bouchons à la surface de l’eau glacée.  Il y a de plus en plus de Mouettes blanches.  La présence de crêtes de compression créées par la collision des plaques de glace offrent des abris à un éventuel ours et tout le monde scrute l’horizon.

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Navigation dans le brash (Photo Danielle Joannès)

Depuis le Zodiac, nous apercevons une belle tache bleue et je distingue aux jumelles qu’il s’agit de glace.  Devant cette tache bleue, une masse ivoire.  Comme Marie Pellé, je pense à un Ours polaire mais le Zodiac tangue et roule et je n’en suis pas certain.  Finalement, cette découverte est confirmée par la passerelle de l’Ocean Nova et nous nous rapprochons de l’énorme animal qui dort dans un abri qu’il a peut-être creusé lui-même.  Il s’agit très probablement d’un mâle qui finit par se réveiller lentement, s’étire majestueusement et au bout de plusieurs dizaines de minutes, s’éloigne de cette démarche curieuse, les pattes antérieures tournées vers l’intérieur.  A peine de retour à bord, Christian Kempf nous annonce par haut-parleur qu’un, puis deux ours ont été vus à quelques centaines de mètres de notre navire.  Ils s’approchent de nous et nous pouvons vite voir qu’il s’agit d’une mère suivie de son ourson.  Celui-ci est très curieux et nous regarde avec fascination.  Nous pouvons faire des clichés magnifiques pendant près d’une heure avant que l’ourse ne s’éloigne, suivie de son petit, qu’elle allaite un peu plus tard.

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Ourse polaire et son ourson (Photo Danielle Joannès)

En ce qui concerne les observations ornithologiques, toujours autant de Fulmars boréaux, de Mouettes tridactyles mais également quelques Mouettes blanches et 4 Labbes à longue queue.

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Mouettes tridactyles (Photo Danielle Joannès)

La journée n’est pas finie pour autant et vers 23 h, juste devant le bateau, nous avons la chance extraordinaire de voir une Baleine bleue avec son baleineau ainsi qu’un autre individu.  Nous les observons longuement en admirant la puissance de leur souffle, leur taille imposante et le magnifique spectacle de leur queue qui sort de l’eau quand elles sondent. Plus tard, un Rorqual commun sera observé à plus grande distance à l’arrière du navire.   A environ 950 km du Pôle Nord, nous refaisons route vers le sud pour une journée.

12 août 2012

Lorsque le bruit de l’ancre qui est jetée nous réveille, nous nous trouvons face à l’île pyramidale de Charles XII.  Par la fenêtre de notre cabine, je vois que le ciel est couvert et que la mer est calme.  Après le petit-déjeuner, nous embarquons dans les Zodiacs et faisons le tour de l’île, bien emmitouflés.  Très vite, nous voyons un Ours polaire couché sur la neige, puis la tête d’un autre qui dépasse d’un rocher.  Nous en verrons 7 au total, tous couchés, qui attendent apparemment que la glace se reforme pour pouvoir repartir à la chasse au phoque.  En plus de ces fabuleux animaux, nous observerons également dans d’excellentes conditions une colonie d’environ 100 Morses.  Ce sont des mâles pour la plupart et nous n’avons pas besoin de les  poursuivre pour les voir de près car ce sont eux qui s’approchent de nos embarcations.  On m’avait dit que ces animaux pouvaient être dangereux et attaquer les Zodiacs  mais ce n’est absolument pas le cas si on ne les menace pas.  Ils sont d’une nature curieuse, très placides et c’est probablement pourquoi ils sont si faciles à chasser.  Nous avons pu les voir nager avec agilité, se dresser dans l’eau en exhibant leurs très longues défenses, plonger puis souffler bruyamment par les narines quand ils émergeaient, grognaient et éructaient.  Un spectacle inoubliable.  Nous avons aussi pu observer des oiseaux : quelques Goélands bourgmestres, un Grand Labbe, une famille d’Eiders à duvet, une colonie de Mouettes tridactyles et un Bécasseau violet.

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Morses (Photo Danielle Joannès)

De retour sur l’Ocean Nova, Marc Hébert nous fait une conférence sur l’Ours polaire pendant que nous poursuivons notre route vers le sud pour atteindre la Terre du Nord-Est et le Glacier Albertini.  Une fois de plus, l’équipage met les Zodiacs à l’eau et nous longeons le front de ce glacier qui s’étire sur 5 km.  Cette muraille blanche nous impressionne beaucoup et nous sommes toujours dans l’attente d’un vêlage, c’est-à-dire de la chute de gros blocs de glace dans un grondement de tonnerre.  Nos embarcations avancent lentement entre les fragments d’icebergs aux formes étranges et nous pouvons observer quelques Phoques annelés nageant non loin de notre flottille de bateaux pneumatiques.  Après le diner, nous assistons à la projection d’un petit film sur cette magnifique région du monde.

13 août 2012

Nous mettons le cap vers le nord afin de retrouver la banquise.  Le temps est brumeux et il ne fait que 2°C°.   Pendant ce temps, Alexandre Seydoux nous fait une conférence sur la banquise que nous suivons avec beaucoup d’intérêt.  Depuis le pont supérieur, je peux voir quelques Mouettes blanches, un Labbe pomarin, des Goélands bourgmestres, des Mergules nains et bien entendu, des Fulmars boréaux.  Dans l’eau 6 Phoques du Groenland bouchonnent.  Peu avant le déjeuner, la passerelle nous signale qu’un Ours polaire a été vu à 1 km environ.  Le bateau s’en approche et nous pouvons l’observer pendant quelques minutes avant qu’il ne s’éloigne.  Peu après, un autre individu est repéré sur la glace et après le repas, il est décidé de sortir les Zodiacs.  Nous cherchons un endroit suffisamment solide pour aborder la banquise et nous nous promenons au milieu des crêtes de compression, savourant le plaisir de savoir qu’il y a au moins 800 m d’eau sous nos pieds, à 81°41′ de latitude nord.  Après une photo de groupe, nous apercevons un ours qui lui aussi a décidé de faire quelques pas sur la glace pour éventuellement de se joindre à nous.  Nous remontons dans les embarcations et allons le voir de plus près.  Il marche tranquillement sur les floes (et non les flots) puis s’éloigne à la nage.  Quand il remonte sur la banquise, son pelage lui colle à la peau et il s’ébroue puis se roule au sol pour en chasser l’eau.  Nous retournons sur le bateau pour apprendre qu’il faut remonter aussitôt dans les Zodiacs car un quatrième ours a été repéré.

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Notre groupe sur la banquise (Photo fournie par Marie-Claire Peltier)

C’est un moment fort de ce voyage car nous voyons d’abord un ours de grande taille en train de manger un gros Phoque barbu sur un morceau de banquise.  Nous nous approchons doucement, mais cela inquiète notre animal qui, visiblement repu, préfère s’en aller à la nage pour se poster un peu plus loin.  Tout près de là, un ours de plus petite taille, affamé, attendait son tour.  Sans crainte aucune, il vient à la nage, monte sur la plaque de glace et sans hésiter commence à manger goulument.  Une quinzaine de Mouettes blanches et deux Goélands bourgmestres virevoltent au-dessus de la scène, se posant de temps en temps tout près des énormes pattes de l’ursidé pour aller picorer quelques restes.  Nous assistons médusés à cette scène inoubliable pendant un long moment et ne partons que lorsqu’il ne reste plus que la peau du phoque et que l’ours semble repu.  Nous trouvons alors un troisième ours, de taille énorme dont Christian estime le poids à 500 kg.  Il est fort possible que ce soit lui qui ait tué le phoque et se soit servi le premier.  Son repas pantagruélique lui a d’ailleurs causé une diarrhée dont les traces disparaitront dans l’eau quand il s’en ira.

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Ours polaire et Goéland bourgmestre (Photo Danielle Joannès)
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Ours polaires et Mouette blanche (Photo Danielle Joannès)

14 août 2012

Le bateau a bien tangué dans la Mer de Barents cette nuit mais nous n’avons pas été malades.  Nous avons navigué vers le sud et sommes à présent face à la grande barrière de glace de la Terre du Nord-Est qui s’étend sur près de 160 km environ.  Il s’agit là de la plus grande barrière de glace de l’hémisphère nord et nous en profitons d’autant plus que le soleil brille.

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Devant la calotte glaciaire (Photo Danielle Joannès)

Depuis la passerelle, on nous signale que 4 Baleines à bosse sont visibles à l’avant du bateau.  Nous les détaillons aux jumelles et les reconnaissons facilement à leur bosse qui est visible de temps en temps et à leur souffle en V.  Nous décidons de faire une lente approche silencieuse en Zodiac pour les observer sans les déranger.  Ces animaux placides sont très coopératifs et de nos embarcations, nous essayons de deviner où ils vont sortir, ce qui n’est pas toujours facile même si les oiseaux nous guident car ils doivent les voir mieux que nous.  Bien souvent le bruit rauque de leur souffle nous surprend et nous nous empressons de prendre des photos de ces moments merveilleux.

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Baleine à bosse et Mouettes tridactyles (Photo Danielle Joannès)
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Baleine à bosse (Photo Martine Perine)

Puis, nous nous rendons à vive allure vers les falaises de glace pour ralentir quand nous sommes un peu plus près et prendre le temps de profiter de ces paysages que nous ne reverrons pas de si tôt.  L’eau scintille sous les rayons du soleil, la glace nous aveugle quelque peu mais ce spectacle est fascinant de beauté.  La calotte glaciaire s’étend à perte de vue, laissant de temps en temps s’échapper des tonnes d’eau qui tombent en de multiples cascades depuis le sommet de la falaise.  De retour à bord, nous nous reposons dans le salon d’observation en buvant un chocolat chaud et nous échangeons nos impressions avant de reprendre les Zodiacs pour rejoindre la terre.  La mer est agitée et nous embarquons quelques paquets de mer, ce qui nous fait apprécier d’autant plus nos habits chauds et étanches.  Nous sommes dans la Baie de Vibe et nous avons décidé de faire une randonnée jusqu’à un point élevé pour avoir un bel aperçu de la calotte glaciaire.  L’endroit est désertique mais un ours maraudeur peut représenter un danger certain, ceci d’autant plus que les randonneurs n’ayant pas tous la même forme physique se retrouvent bientôt dispersés.  Heureusement, nous sommes entourés par nos guides munis de fusils qu’ils utiliseront si cela s’avère nécessaire.  Après une marche à un rythme soutenu, il nous faut rebrousser chemin sans avoir vu la calotte glaciaire mais la vue sur la baie et la rivière qui serpentait dans un petit canyon entre les bancs de glace et de sable valait largement le détour. Nous dinons copieusement sur le bateau avant d’arriver au Cap de Torrell.  Nous débarquons dans la soirée et faisons une lente approche groupée afin de voir une colonie de Morses comprenant environ 40 individus.  Ils sont collés les uns aux autres, énormes et maladroits, certains individus n’hésitant pas à en écraser d’autres pour pouvoir choisir une meilleure place.  Ils se grattent, grognent, s’allongent sur le sable et nous font voir leurs belles défenses d’ivoire.  Si la plupart de ces animaux sont bruns, certains d’entre eux sont nettement rosés parce qu’ils sont un peu congestionnés à cause de la chaleur relative et ils ne manifestent nulle crainte face à cette horde d’observateurs qui, il est vrai, les regardent dans un silence religieux.  3 Bécasseaux violets cherchent pitance dans le gravier du rivage.  Malgré l’heure tardive, plusieurs d’entre nous décident de refaire une autre sortie en Zodiac dans le Détroit d’Hinlopen à la découverte de la faune locale.  C’est ainsi que nous voyons encore quelques Phoques du Groenland, 7 Baleines à bosse, un Labbe pomarin et 4 Guillemots de Brünnich.  Nous devrions nous coucher mais le soleil de minuit qui flotte au-dessus de la mer et lui donne de magnifiques couleurs ne peut nous laisser indifférents.

15 août 2012

Il fait beau et nous remontons à présent le Détroit d’Hinlopen pour nous rendre à la falaise d’Alkefjellet.  Les Zodiacs sont mis à l’eau et nous approchons cette muraille de plus de 100 m de hauteur, constituée d’une couche de basalte coincée entre deux couches de calcaire.  Avec le temps, l’érosion a fait disparaître des pans entiers de la falaise et il ne subsiste alors que d’énormes colonnes noires qui se dressent au bord de la mer.  200 à 300 000 oiseaux occupent toutes les places disponibles sur la moindre vire rocheuse et c’est un ballet incessant d’oiseaux qui vont et viennent entre ces falaises et la mer.

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Alkefjellet, la falaise aux alcidés (Photo Danielle Joannès)

Le vacarme que font tous ces alcidés est impressionnant et certains oiseaux nous frôlent la tête lorsqu’ils amorcent une ressource pour se poser dans la paroi.   La majorité d’entre eux sont des Guillemots de Brünnich mais il y a aussi des Guillemots à miroir, et des Goélands bourgmestres toujours prêts à se jeter sur un poussin momentanément abandonné par ses parents qui sont partis en mer lui chercher de quoi manger.  Sur l’eau, nous voyons parfois des jeunes Guillemots de Brünnich qui se sont précipités du haut de cette muraille et qui piaillent en suivant leurs parents.  Un Grand Labbe survole la scène, décidé lui aussi à se mettre quelque chose dans le gosier.

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Guillemots de Brünnich (Photo Danielle Joannès)

Au pied de la falaise, nous apercevons tout à coup un Renard polaire, tout de blanc vêtu, qui trotte dans les éboulis à la recherche de poussins tombés du nid.  Nous avons beaucoup de chance car il s’approche et nous pouvons l’observer en prenant tout notre temps.  Nous longeons ensuite la falaise pour nous rendre près d’une énorme cascade qui se jette dans la mer puis retournons sur l’Ocean Nova. La navigation se poursuit vers le nord jusqu’au Fjord de Murchinson. Dans l’après-midi, nous abordons en Zodiac l’île de Depotøya, où nous découvrons 2 Ours polaires, visiblement une mère et son jeune, la tête souillée de brun.  Il se trouve qu’ils étaient en train de dévorer le cadavre d’un Morse et comme nous les avons apparemment dérangés et qu’ils décident de s’en aller, nous en profitons pour aller voir la charogne de plus près.  Elle ne sent pas mauvais mais n’est vraiment pas appétissante. L’excursion suivante nous mènera à l’île voisine de Krossøya, l’Île de la Croix, où nous nous approchons très lentement et en un groupe compact d’une colonie d’environ 25 Morses.  Encore une fois, l’observation se fait dans d’excellentes conditions et nous ne dérangeons pas ces énormes animaux.  En chemin, nous observons un Bécasseau violet, 2 Plongeons catmarins, 8 Eiders à duvet et quelques Sternes arctiques qui élèvent encore leurs petits et qui n’hésitent pas à piquer sur nous pour les défendre.  Une partie des membres de notre groupe se rend au sommet de l’île pour voir de plus près cette croix de bois que les Pomors ont érigée au 18e siècle. Les autres préfèrent observer le paysage depuis la plage.

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Morses (Photo Danielle Joannès)

Nous retournons sur l’Ocean Nova pour le dîner puis certains d’entre nous accompagnent Christian Kempf pour aller découvrir quelques endroits qu’il ne connaissait pas encore.  Lancés à toute vitesse, nous ralentissons sur notre erre pour explorer une baie dans laquelle se trouve une belle colonie de Goélands bourgmestres et nous avons aussi la chance de trouver un Ours polaire allongé sur la plage, en train de sommeiller.  Sur le chemin du retour, nous voyons un Labbe parasite, un Grand Labbe et un Renne, très trapu, qui broute tranquillement sur une hauteur.

16 août 2012

Je me suis levé à 5 h 30 pour faire un petit tour sur le pont afin de jouir du spectacle incessant des tous ces Fulmars boréaux qui nous accompagnent tout au long de ce voyage.  Nous avons mis le cap vers le nord-ouest pour revenir sur l’île principale de cet archipel, le Spitzberg.  Les « montagnes pointues » sont effectivement visibles à nouveau, noires et couvertes de neige.  L’Ocean Nova navigue à présent dans le Wijdefjord et jette l’ancre devant le Glacier de Midt. Nous débarquons sans savoir encore que nous allons effectuer la marche la plus difficile de cette expédition dans le Grand Nord.  Nous avons pour but d’aller voir une falaise où nichent des oiseaux mais il est trop tard dans la saison de reproduction et ceux-ci ont déjà quitté le site.  Il faut alors cheminer dans un pierrier, puis à travers des éboulis instables, sur une pente assez raide et nous sommes malheureusement presque tous chaussés de bottes en caoutchouc peu adaptées à ce genre de randonnée.  Tout le monde n’a pas la même forme physique mais nous finirons quand même, pour la plupart d’entre nous, par nous retrouver au sommet de la moraine frontale d’où nous avons une vue spectaculaire sur le glacier et le fjord.  La descente est plus facile mais il faut veiller à ne pas glisser car nous sommes fatigués et le sol est humide.  Fourbus, mais ravis quand même par notre randonnée, nous nous reposons dans le salon panoramique en écoutant toutefois avec attention nos conférenciers.  Bernard Lefauconnier nous parle avec passion de ses glaciers, Frédéric Bouvet des pinnipèdes et Christian Kempf de l’histoire du Svalbard alors que quelques flocons de neige tombent sur l’eau glacée. En fin d’après-midi, nous nous trouvons dans le Fjord de Smereenburg où nous approchons le front du glacier éponyme. C’est l’occasion de mettre les Zodiacs à l’eau et nous avons la chance de trouver l’un des cétacés que nous n’avions pas encore vus, le fameux Bélouga.  Tout près de nous, nous en repérons plusieurs qui font admirer leur dos couleur de lait, en soufflant comme de petites baleines et nous pourrons même observer quelques jeunes, facilement reconnaissables à leur couleur grise.  En les suivant, le moteur presque coupé, nous voyons également un Phoque barbu ainsi qu’un Phoque annelé qui pointe son petit museau hors de l’eau, plonge et disparaît.  De retour sur le bateau, nous sommes surpris de voir que la table n’a pas été mise dans la salle à manger mais nous comprendrons très vite pourquoi.  Un barbecue est organisé sur le pont d’où nous avons une vue magnifique sur le glacier.  L’atmosphère est festive et nous échangeons quelques impressions sur le voyage, voire quelques souvenirs.

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Un barbecue sympathique (Photo Gérard Joannès)

17 août 2012

Nous sommes à présent dans la Baie du Roi et nous revenons peu à peu vers des terres plus peuplées.  Le ciel est couvert mais il fait nettement moins froid et il n’y a pas de vent.  Nous passons devant la base scientifique de Ny Ålesund puis quelques bâtiments apparaissent sur la côte.  Nous faisons une  sortie sur le terrain dans la réserve naturelle d’Ossian Sars.  Cette fois-ci, nous prenons notre temps et nous pouvons observer 4 Rennes dans d’excellentes conditions.  Peu après, nous découvrons un Renard polaire en train de dormir.  Il se laisse approcher, puis s’étire, baille et va se poster quelques mètres plus haut, nous indiquant ainsi la distance à ne pas franchir.  Contrairement au renard blanc vu précédemment, celui-ci est revêtu d’un magnifique pelage gris.  Nous poursuivons notre marche afin d’aller voir une colonie de Mouettes tridactyles en pleine reproduction.  On peut facilement distinguer les juvéniles des adultes car ils ont un petit collier noir sur la nuque et une barre noire en travers de l’aile.  Ceux qui n’ont pas le vertige descendront dans la falaise abrupte, pour mieux profiter de ce spectacle.

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Mouettes tridactyle, adultes et juvéniles (Photo Gérard Joannès)

En quittant ces lieux, nous nous retrouvons face à un autre Renard polaire, gris lui aussi, qui ira sans vergogne réveiller son congénère pour jouer un peu.  Il s’agit peut-être d’un jeune renardeau et de sa mère.  Depuis le sommet de la falaise, nous avons une vue superbe sur la Baie du Roi, dans laquelle nous pouvons distinguer l’Ocean Nova ancré au large.  Du côté de la terre, les pics des Trois Couronnes se dressent sous un ciel toujours aussi couvert.

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Renard polaire (Photo Danielle Joannès)

Il nous faut à présent reprendre notre route vers Longyearbyen et depuis le pont, je peux observer des Fulmars boréaux, quelques Goélands bourgmestres et un Macareux moine.  Au courant de l’après-midi, nous assisterons encore à quelques conférences dont celle d’Axel Soumier sur les oiseaux de la région et celle de Christian Kempf sur le réchauffement du climat qui met en danger l’existence même de la banquise que nous avons pu fouler de nos pieds.  Le soir, à la fin du repas,  Elisabeth Rossone-Coelho et Christian Kempf remercient tous les membres de l’équipe de Grands Espaces ainsi que  le capitaine du bateau et son équipage, ce qui donne lieu à de nombreux applaudissements.  Il est vrai que tout le monde aura fait de son mieux pour que ce voyage soit une réussite.

18 août 2012

La température est nettement plus agréable et nous débarquons assez rapidement, laissant quelques regrets derrière nous avant de prendre un bus qui nous emmènera au Radisson Blue Polar Hotel où nous passerons la nuit.  Nous avons la journée devant nous pour découvrir la capitale du Svalbard et ce sera amplement suffisant.  Un Labbe parasite, quelques Sternes arctiques et un Goéland bourgmestre passent encore dans le ciel mais malgré cela, nous savons que les observations ornithologiques se terminent.  Nous visitons le musée de la ville, consacré à la faune et à la flore ainsi qu’à l’histoire de cette région.  Il n’est pas très grand mais très agréable à visiter.  L’église du Svalbard est charmante même s’il faut enfiler des galoches pour ne pas salir le parquet. Outre le lieu de culte, on y trouve une petite salle de réunion confortable dans laquelle trône un gros ours empaillé.  Nous avons vite fait le tour de la ville et remarquons quelques curiosités propres à ce pays.  Les maisons sont construites sur des pilotis enfoncés dans le pergélisol, il y a des panneaux de circulation indiquant la possibilité de croiser des ski-doos ou des ours, il y a des chauffe-moteurs pour faciliter le démarrage des véhicules quand il fait très froid ainsi que des affiches indiquant qu’il faut laisser ses armes à l’extérieur des magasins car il n’y a pas d’ours vivants à l’intérieur!  Nous faisons quelques achats, ce qui nous permet de constater que tout est très cher ici.  Une dernière promenade au bord de mer qui n’est visiblement pas adapté à la baignade et nous verrons encore quelques Bécasseaux violets et Sternes arctiques avant de nous rendre dans un restaurant pour le repas du soir.

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Notre groupe au Koa (Photo fournie par Simone Girault)
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Longyearbyen (Photo Danielle Joannès)

19 août 2012    

Nous prenons notre petit déjeuner à 5 h 30 car il faut à présent nous rendre à l’aéroport.  Arrivés sur place, même s’il ne fait que 5°C sous un ciel gris de plomb, je profite des quelques instants qu’il nous reste pour jeter un coup d’œil à l’extérieur et je vois encore 11 Bernaches nonnettes en vol ainsi qu’un Goéland bourgmestre. Nous nous rendons directement à Oslo où il faudra attendre le vol pour Paris pendant 7 heures.  Dans notre capitale, le ciel est couvert, il fait plus sombre qu’au Svalbard mais le thermomètre affiche 35°C.

Liste des espèces vues pendant le voyage.

Peu d’espèces d’oiseaux au Svalbard à cette époque mais nous avions choisi une date tardive dans l’espoir de pouvoir contourner l’archipel par le nord, qui n’est pas toujours libre de glace, même à cette époque de l’année.  C’est une région où il n’y a pas de Moineaux domestiques, ni de Pigeons bisets de ville car ils ne trouveraient rien à manger en hiver.  Pas de corvidés ni de rapaces non plus.

01 Plongeon catmarin Gavia stellata Assez rare. Île de Moffen 1; Presqu’île des Rennes:  2+6;  Île de Depotøya : 2.
02 Fulmar boréal Fulmarus glacialis Présent partout.
03 Oie à bec court Anser brachyrhynchus 10 environ à Longyearbyen; 7 au Glacier du 14 juillet.
04 Bernache nonnette Branta leucopsis Le premier jour, une centaine à Longyearbyen dont un individu leucique et un autre avec 2 poussins. Le dernier jour, 11 en vol.  Une trentaine au Glacier du 14 juillet.
05 Eider à duvet Somateria mollissima Environs de l’Île de Moffen : une dizaine; Île de la Croix : 8.
06 Harelde boréale Clangula hyemalis Environs de l’Île de Moffen : une vingtaine ; Presqu’île des Rennes : 8.
07 Bécasseau violet Calidris maritima Le seul limicole encore présent à cette époque de l’année.  En petit nombre à terre, même sur de petites îles et même à la latitude élevée de l’Île Charles XII.
08 Grand Labbe Stercorarius skua 6 individus observés en différents endroits pendant le voyage, même à des latitudes élevées.
09 Labbe pomarin Stercorarius pomarinus 5 individus observés, dont 3 à 81°38’N.
10 Labbe parasite Stercorarius parasiticus 11 individus observés pendant le voyage.
11 Labbe à longue queue Stercorarius longicaudus 4 ensemble vers 81°30’N.
12 Goéland argenté Larus argentatus argentatus Pas au Svalbard.  Un individu observé lors de l’escale à Tromsø.
13 Goéland brun Larus fuscus fuscus Pas au Svalbard.  Un individu à l’hôtel à Gartenmoen près d’Oslo.
14 Mouette tridactyle Rissa tridactyla Présente partout.  1000 au pied du Glacier de Monaco.  Une colonie avec des juvéniles dans la réserve d’Ossian Sars.
15 Goéland bourgmestre Larus hyperboreus Un peu partout.  Un individu attaque un Mergule nain.  Quelques dizaines devant le Glacier de Monaco.  Accompagnent les Mouettes blanches près d’un ours mangeant un Phoque barbu.  Environ 60 posées sous Alkefjellet, dont quelques immatures et un juvénile en duvet.  Dans la région du Wijdefjord : 1 juvénile et environ 60 adultes.
16 Mouette blanche   Pagophila eburnea Premier individu observé en Baie de la Madeleine.  Plus de 60 individus observés en tout.  C’est un oiseau qui fréquente les régions les plus septentrionales et qui se nourrit souvent des proies tuées par l’Ours polaire.
17 Sterne arctique Sterna paradisea Commune partout.  Un juvénile à peine volant à Île de la Croix.
18 Mergule nain Alle alle 3 dans la région de Longyearbyen.  Nombreux dans la région de la Baie de la Madeleine.
19 Macareux moine Fratercula arctica Le plus rare des alcidés à cette époque?  Une troupe de 30 oiseaux environs au Glacier du 14 juillet.
20 Guillemot à miroir Cepphus grylle Nettement moins fréquent que le Guillemot de Brünnich.  Quelques juvéniles.
21 Guillemot de Brünnich Uria lomvia Partout.  Très nombreux à Alkefjellet avec notamment des jeunes qui suivent leurs parents sur la mer, en piaillant sans cesse.
22 Pie bavarde Pica pica Pas au Svalbard.  Un individu près de l’hôtel à Gartenmoen.
23 Bruant des neiges Plectrophenax nivalis Le seul passereau que j’ai pu voir à cette époque de l’année et uniquement en petit nombre dans la région de Longyearbyen.
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Mouettes tridactyles (Photo Simone Girault)

Autres espèces observées :

Renard  polaire (Alopex lagopus) : Une femelle en pelage d’hiver à Alkefjellet et 3 individus dans la réserve d’Ossian Sars en pelage gris, dont peut-être une mère avec son petit.  Pas farouches.  J’ai pu remarquer qu’ils marchaient parfois l’amble.

Ours polaire (Ursus maritimus) : J’ai eu la chance d’en voir personnellement 19.   Un individu sommeillant dans un trou qu’il s’était aménagé dans la glace vers 81°29’N.  Plus au nord, une femelle accompagnée de son ourson qu’elle allaite.  7 individus sur l’Île Charles XII, un individu de sexe indéterminé vers 81°38N, une jeune femelle vers 81°40’N ; un individu vers 81°41’N, un autre encore un peu plus au nord ; 3 individus de taille différente vus ensemble autour d’un Phoque barbu que l’un d’eux venait de tuer.  Le plus gros devait peser aux environs de 500 kg.  Sur Depotøya, une mère et son jeune qui venait de manger un cadavre de Morse.  Ils avaient encore la tête souillée.

Morse (Odobenus rosmarus) : Une quarantaine aux abords de l’Île de Moffen.  Certains d’entre eux s’approchent de l’Ocean Nova.  Une centaine autour de l’Île Charles XII qui sont intrigués par nos Zodiacs.  Une quarantaine à terre au Cap de Torrel que nous avons bien pu voir également.  Trois individus en mer près de l’Île de Depotøya.  Environ 25 à terre sur l’Île de la Croix et 5 dans le Wijdefjord.  Il y avait des mâles adultes facilement reconnaissables à leurs longues défenses, des femelles et des individus plus jeunes.

Phoque barbu (Erignathus barbatus) : 7 individus minimum dont un jeune.  Ils sont d’un naturel assez placide et se laissent approcher facilement, même quand ils se reposent sur la glace.

Phoque du Groenland (Phoca groenlandica) : Une vingtaine de ces pinnipèdes ont été observés au cours de ce voyage.  Nous les avons vus en pleine mer, nous observant de loin, dressant leur tête hors de l’eau et flottant comme des bouchons.

Phoque annelé (ou marbré) (Phoca hispida) : 2 dans le Fjord Albertini et un dans le Fjord de Smeerenburg.  Ils ont une petite tête bien sympathique.

Bélouga vrai  (ou Beluga) (Delphinapterus leucas) : 25 individus environ dont quelques jeunes près du Glacier de Smeerenburg, en eau relativement peu profonde.  Ils ne sont pas très farouches.

Petit Rorqual (Balaneoptera acutorostrata) : Vus de loin.  Un individu dans la région du Glacier Monaco et un autre plus au nord.

Baleine bleue (ou Rorqual bleu) ((Balaneoptera musculus) : 3 individus, dont une mère et son baleineau, observés ensemble dans d’excellentes conditions depuis l’Ocean Nova vers 81°30’N.  Souffle puissant et superbe nageoire caudale.

Rorqual commun (Balaneoptera physalus) : 1 individu vers 81°30’N, vu d’assez loin.

Baleine à bosse (ou Mégaptère) (Megaptera novaeangliae) : 4 individus ensemble puis deux de plus dans la Mer de Barents, non loin de la calotte glaciaire ; 7 au Cap de Torrel.

Renne (Rangifer tarandus) : 5 dans la région de Longyearbyen.  Quelques individus vus ailleurs aussi, dont 4 dans la réserve d’Ossian Sars.  Ils sont nettement plus trapus que ceux qu’on peut voir en Scandinavie.

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Ours polaire (Photo Simone Girault)
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Des vacances de tout repos ! (Photo Danielle Joannès)

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